Si vous suivez nos aventures depuis quelques années, vous vous souvenez peut être que nous avons fait le pari un peu fou de passer l’hiver au Québec dans une roulotte Airstream en 2018/2019. Avec un peu de recul, il est temps de vous faire un petit retour d’expérience de ces 6 mois passés à hiberner au Canada. Un bilan et des conseils qui pourront peut être en aider certains pour passer l’hiver en caravane, roulotte, tiny house, mobil-home, van, fourgon aménagé, camping-car, et toute autre boîte de conserve sur roues.
Petit rappel pour ceux qui n’ont pas suivi : à l’été 2018 nous étions bloqués en Amérique Centrale avec notre van Popo à cause de la guerre civile qui faisait rage au Nicaragua à ce moment là. Nos PVT (permis de séjour) en poche pour le Canada, nous avions alors pris la décision de remonter tout au Nord et d’expérimenter la vie en hiver au Canada.
Bien sûr, hors de question de le passer dans le van, cela aurait était totalement impossible, mais en même temps, hors de question pour nous que ce ne soit pas sur 4 roues.
La Airstream qui était un vrai rêve depuis des années, s’est donc avérée être un bon compromis mais vous le lirez dans cet autre article, nous avons eu quelques surprises malgré tout.
Bon, soyons clair, quand nous avons évoqué l’idée à des Québécois, on nous a pris pour des fous… Ils ont même réussi l’espace d’un instant à nous faire douter.
Mais il en faut plus pour nous faire sortir une idée de la tête !
Airstream achetée (on vous la présente ici), restaurée (ça se passe là) et terrain pour se poser trouvé grâce à notre ami Olivier (merci encore à lui de nous avoir accueillis ici), nous voilà début Décembre 2018 prêts, ou presque, à affronter l’hiver !
Vous l’avez compris le but n’était donc pas de rouler l’hiver avec au Canada, ce qui se serait avéré très très compliqué, mais de se poser à la même place pour plusieurs mois avec cette roulotte en étant raccordé à l’eau et l’électricité.
Nous vous ferons un article plus spécifique sur VanLife et la mobilité en hiver d’ici peu.
Heureusement pour nous, nous n’avons pas eu du -40°C tout l’hiver. Les températures n’ont cessé d’osciller avec une constante de -15°C en journée. Mais il suffit, d’un nuage, d’un rayon de soleil, que le vent se lève pour que des températures dites acceptables, deviennent glaciales ! Et croyez nous ça arrive très souvent ! Sans oublier que la nuit tombe tôt en plein coeur de l’hiver (vers 15h30).
Sans compter qu’il est important de différencier la « température réelle » de la « température ressentie ».
« La température ressentie tient compte non seulement de la température mesurée mais aussi de la vitesse du vent et de l’humidité ambiante. » Par exemple, « une température réelle de -10°C par un vent de 30 km/h peut être ressentie comme une température de -20°C ». (www.futura-sciences.com)
Notre quotidien dans cette gestion du froid était donc de garder un oeil sur notre thermomètre (température extérieure, intérieure, pourcentage d’humidité,…), présence de vent et son orientation, maintient de la chaleur intérieur et tenues adaptées aussi bien lorsque nous sortions, que quand nous restions à l’intérieur de la Airstream.
Comme pour la vie en van, c’est le maitre mot, mais ici au Canada avec des températures extrêmes cela prend encore plus de sens. Il faut bien comprendre que par -40°C et avec 2 mètres de neige certaines choses ne sont plus faisables et qu’il faut donc les prévoir en amont. Dur dur lorsque c’est la première fois que l’on passe un hiver au Québec de penser à tout et de tout anticiper, mais nous avons essayé au maximum avec les conseils avisés de notre ami Olivier, expatrié depuis plusieurs années et qui a quelques hivers derrière lui. Après plusieurs discussions et même si nous avons déjà connu des températures très négatives notamment en van, nous nous sommes rendus bien compte que là, ça pouvait être quand même un cran au dessus et que clairement si nous n’étions pas bien préparés, les conséquences pouvaient être dramatiques ! Alors attaquons le vif du sujet.
Il est stratégique, il va influer sur tout un tas de paramètres à prendre en compte, mais on ne pensait pas galérer autant pour trouver un endroit où passer l’hiver avec notre Miss Alu. C’était sans compter l’hiver, les campings sont fermés, l’eau coupée à l’extérieur pour éviter que les tuyaux ne gèlent et n’explosent.
La solution de se poser sur un terrain privé est donc la seule possible si vous comptez vous lancer là dedans.
Dans notre cas, nous n’avions pas beaucoup d’options mais au final c’était parfait, nous avions nos deux exigences : être raccordé en eau et électricité et nous avons passé un super hiver au Ranch Edward.
Nous nous sommes rapidement rendus compte que la région, le terrain, l’emplacement et la position dans laquelle installer la roulotte pouvaient énormément influer sur certains paramètres.
Nous étions au milieu des champs, avec seulement un côté à l’abri de la grange, sans arbre autour de nous, exposés au vent. Pas top donc nous diriez vous pour éviter de geler sur place mais par contre génial pour éviter l’accumulation importante de neige. Moins de neige à pelleter, moins de boulot donc et moins de risque d’être bloqué.
Si vous trouvez un emplacement sous des arbres cela peut être un bon compromis, moins de neige au sol et plus à l’abri du vent. Mais l’autre point à prendre en compte est l’ensoleillement. Se trouver sous des arbres ou à l’abri d’une colline peut être une bonne chose si ce n’est qu’il faut penser à être exposé au maximum au soleil en journée ! C’est vraiment un point très important. Les jours de soleil sans vent et par -20°C nous ne mettions pas de chauffage. C’est donc primordial d’y penser pour l’hiver.
L’emplacement peut tout changer, il peut vous contraindre plus qu’il ne vous apporte et inversement.
C’est la base ! S’isoler au maximum du froid et garder la chaleur. Les Airstream sont totalement isolées d’origine (mur, plafond, plancher), c’est donc déjà une bonne base. Comme nous l’avions évoqué dans l’article de présentation, elles sont prévues pour être utilisées jusqu’à -10°C sans trop de soucis pour une courte période. Il a donc fallu améliorer au maximum ses capacités isolantes avec les moyens du bord et à faible coût.
- Les bottes de paille
Certains s’en souviennent encore, une fois installés sur notre emplacement pour l’hiver, la première chose que nous avons faite, les premières neiges étant arrivées bien plus tôt qu’à l’ordinaire cette année là, fut d’isoler le dessous de la caravane pour empêcher le vent de s’engouffrer et de la refroidir par le dessous.
Nous avons donc utilisé des bottes de paille pour combler l’espace. La paille est connue pour ses capacités isolantes naturelles. On construit dans certains endroits du monde des maisons en paille et ce n’est pas pour rien… La bonne surprise fut que notre hôte avait dans sa grange de vieilles bottes de paille inutilisées et plus comestibles pour les animaux qui avaient la taille parfaite pour venir se glisser entre le terre ferme et le Bellypan (sous plancher) de la Airstream. Une chance ! Un peu d’huile de coude et 28 bottes de paille plus tard voilà le résultat :
Quelques semaines après et avec les grosses neiges, nous voilà donc totalement isolés du sol, nous laissons juste un petit trou d’aération qui sert aussi de passage pour les chats. Très franchement, nous avons senti une énorme différence entre les premiers jours passés sans cette isolation et ceux d’après, pourtant plus froids. Un bon moyen donc, lorsqu’on est arrêté un temps, de s’isoler du froid et en plus c’est naturel !
- L’isolant supplémentaire
Certes la roulotte est isolée d’origine, mais en la rénovant nous nous sommes rapidement aperçus que nous pourrions facilement apporter un complément d’isolation supplémentaire. L’isolant mince s’est donc avéré être un bon moyen d’améliorer ses capacités. En Amérique du Nord, on trouve facilement en magasin des rouleaux d’isolant bulles avec une face en aluminium. La face en aluminium est à l’intérieur et permet de garder la chaleur, l’air entre les deux faces joue le rôle d’isolant (oui l’air est un isolant). En France et en Europe, dans l’idéal on utilisera plutôt de l’isolant multicouche qui est une accumulation de plusieurs couches de matériaux isolant et d’aluminium. Soit dit en passant, ce dernier a de meilleures capacités isolantes que l’isolant à bulles mais il est un peu plus cher.
Nous voilà donc partis pour isoler toutes les surfaces que nous pouvons en faisant bien attention d’éviter les ponts thermiques en chevauchant les angles et en les scotchant avec un adhésif aluminium.
Le test est concluant et facile à vérifier. En touchant une surface non isolée avec cet isolant supplémentaire et une surface isolée, on sent clairement une différence de température. Après l’hiver nous avons bien sur laissé tous ces isolants qui ne sont pas visibles et qui feront leur job aussi quelle que soit la saison.
- Film de fenêtre
C’est bien beau tout ça mais vous avez remarqué qu’il y a pas mal de fenêtres sur une Airstream (c’est pour ça que l’on aime tant aussi), et cela fait une sacrée surface.
A l’époque, en 1974, date de fabrication de cette grosse boîte de conserve en aluminium, le double vitrage était une option rare. Nous avons du double vitrage seulement sur l’avant de la nôtre (la grande baie vitrée qui fait l’arrondi). Bon c’est déjà pas mal… Mais on peut mieux faire !
Il existe dans le commerce des films plastiques totalement transparents qui permettent de créer facilement une deuxième peau et ainsi une sorte de double vitrage. Alors on vous le dit tout de suite, ce n’est bien sûr pas pareil du tout et pas aussi performant mais nous avons tenté de prendre un pack et d’en installer sur toutes les fenêtres. Nous avions retiré les moustiquaires d’origines, pour l’hiver ça ne sert à rien pas vrai ?! Et nous avons donc installé ce fameux film à la place. Il se pose à l’aide d’un double face fourni et une fois en place on le tend comme par magie avec un sèche-cheveux ou un décapeur thermique. Le plastique se rétracte et forme un film parfaitement lisse et invisible (on s’est fait avoir quelques fois).
Résultat : La chose la plus flagrante fut visible au niveau de la condensation. Preuve que le système marche, la différence de température entre le côté extérieur très froid de la vitre et le côté intérieur plus chaud, aurait dû former énormément de condensation et ça n’a pas été le cas, seulement les jours où la température descendait sous les -30°C. Le film fait donc bien son job comme on dit là-bas, l’air entre ce dernier et le vitrage sert ici encore d’isolant.
Nous aurions bien aimé avoir un thermomètre à infrarouge pour faire des tests sur les surfaces et avoir des données précises mais ce sera pour une prochaine fois.
S’isoler c’est bien mais se chauffer c’est mieux ! Enfin mieux… disons que c’est complémentaire. Le volume d’une Airstream n’est pas immense et l’ont peut penser qu’il est facile à chauffer. Sur le principe oui, mais lorsqu’il fait des températures très (très) (trop?) négatives à l’extérieur cela peut être un vrai chalenge. En tout cas si ce n’en est pas un, c’est la base pour survivre à l’hiver Canadien et n’importe quel hiver froid.
- Le chauffage au propane
D’origine, vous l’avez peut être vu dans sa présentation, la Airstream est dotée d’un chauffage central au propane. C’est cette grosse boîte en métal là… Une chaudière produit de la chaleur et elle est distribuée dans chaque pièce via des gaines jusqu’aux différentes bouches d’aérations. Le système est très bien pensé puisqu’il chauffe au passage les tuyaux d’eau pour les maintenir hors gel. Il y a un thermostat pour réguler la température, ça chauffe vite et c’est une chaleur agréable. Son seul défaut c’est sa consommation… Les premiers jours de notre installation après nos premiers tests par -10°C au début de l’hiver, nous consommions la totalité d’une bouteille de propane de 40 livres (soit 18 kg) en seulement 2-3 jours ! C’est énorme, et le gros de l’hiver n’était pas encore là ! Et pour cause le chauffage était constamment en marche… Pas viable donc, à 30$ environ la recharge, ça fait cher à la fin du mois… A la fin de l’hiver par contre, le printemps arrivant et les températures passant juste au dessus de zéro, le propane s’est avéré être notre meilleur ami. Le thermostat déclenchait le chauffage lorsque c’était nécessaire et nous tenions alors 3 semaines sans problème. À savoir que nous avons aussi le chauffe-eau qui marche à cette énergie, ainsi que le four et les plaques de cuisson. C’est donc un très bon moyen de chauffage mais pas suffisant quand l’hiver est vraiment très très rude et surtout pas top pour le portefeuille sur une longue période comme celle là.
- Le poêle à bois
La solution, et nous l’avions anticipée, était donc d’installer un mini poêle à bois. Mini parce que le volume a chauffer est mini et la place aussi.
Nous avons facilement trouvé ça au Canada où les poêles à bois sont légion. Un des fabricants de ce style de poêle est basé à Montréal à quelques heures de route et nous avons donc pu aller le chercher directement. C’est le modèle Grizzly de la marque CubicMiniStove (ils livrent aussi en Europe), le plus gros de la gamme (oui il y a plus petit encore). Ils sont tellement mignons !
Bien sur, forcément, il a fallu percer un trou dans la Airstream pour faire passer le conduit au grand désarroi de Joana (qui n’aime pas les trous, tout le monde le sait), mais c’était pour la bonne cause.
A l’usage ce petit poêle s’est avéré être incroyable, ce fut notre source de chauffage principale. Il tire super bien. Lors des premiers tests en le poussant un peu, nous avons fait monter la température à 30°C dans la Airstream avec du -25°C à l’extérieur. Après l’avoir apprivoisé, nous avons réussi à maintenir une température de +20°C tout l’hiver, parfait et tellement cosy !
Pour les bûches c’est du mini aussi, nous avions la chance d’avoir un ami qui a une terre à bois à quelques kilomètres de là et qui nous gardait toutes les chutes de ses grosses bûches. Ne restait qu’à les fendre pour obtenir la taille idéale, en plus cela nous faisait faire notre sport du jour en mode bûcheron canadien !
Bon bien sûr, la nuit il était plus compliqué de garder la bonne température et d’empêcher que le feu ne s’éteigne totalement sans se lever toutes les 3-4h. Autant vous dire que quasiment tous les matins, il était éteint et qu’il faisait 3°C à l’intérieur au réveil. Un petit coup de chauffage au propane (heureusement le thermostat était juste au niveau de la tête de lit), et 15 minutes plus tard nous retrouvions une température correcte.
Pour garder le feu un peu plus longtemps allumé la nuit, nous utilisions souvent des bûches de bois compressé. Ce sont de « fausses » bûches, composées de copeaux de bois compressés sans additif de colle (c’est la résine dans les fibres du bois qui fait le liant), c’est donc 100% naturel et elles ont l’avantage de se consumer plus lentement en réglant bien le poêle à bois (apport d’air et extraction au minimum). L’inconvénient selon nous, c’est qu’elles ont tendance à produire un peu plus de suie et donc à encrasser prématurément le conduit et la vitre. À utiliser plutôt en complément des bûches de bois donc…
En parlant d’inconvénient, y en a t’il ? Pas vraiment, à part vider les cendres, nettoyer la vitre (3 minutes chronos pour tout ça) et couper les bûches à la hache (mais ça c’est plutôt du pur plaisir !). L’inconvénient était plutôt indirect, on s’explique.
Si vous avez bien suivi (on en voit un au fond qui dort…), le poêle nous a permis de limiter l’usage du chauffage au propane au minimum : un peu le matin, parfois pour réguler en journée ou quand nous revenions d’une grande ballade. Le problème c’est que les tuyaux d’eau restent hors gel grâce au chauffage au propane… Vous faites le lien ?!
Nous nous sommes donc retrouvés quelques fois sans eau lors des grosses tempêtes alors que la température à l’intérieur était parfaite, les tuyaux avaient gelé et vous verrez dans cet autre article que nous avons eu notre lot de surprises…
Gros chapitre ce poêle à bois n’est ce pas ? Mais clairement sans lui, cet hiver par -40°C n’aurait tout simplement pas été possible ! Grâce à lui, nous rechargions la bouteille de propane toutes les 2 semaines et plus 2 jours, autant vous dire que l’achat a très vite été rentabilisé.
- L’eau : le tuyau chauffant
C’est la base, avoir de l’eau… Imaginez vous devoir prendre de la neige et la faire fondre tous les jours (bon ça aussi on l’a fait…). Ce serait un boulot à temps plein ! Impensable donc de ne pas être raccordé. On en a parlé, c’était une de nos conditions pour pouvoir passer sereinement l’hiver.
Nous étions donc à une dizaine de mètres de la sortie d’eau courante de la fermette de notre ami Olivier. Encore fallait-il amener l’eau jusqu’à la Airstream… Mais en Amérique tout existe, même les tuyaux d’eau chauffants ! C’est un tuyau d’apparence classique mais dans la gaine se cache un fil électrique qui crée une petite résistance chauffante.
On en voit venir certains : eau > électricité > hum… Bien sûr tout est prévu, c’est fait pour, pas de risque et une consommation électrique très très faible, la résistance est munie d’un thermostat qui déclenche uniquement lorsque c’est nécessaire est maintient le tuyau hors gel. Il n’a J-A-M-A-I-S gelé ! Plus que pratique donc, indispensable pour qui veut raccorder une caravane, une roulote ou une tiny house pendant les mois d’hiver.
Il existe aussi des câbles chauffants antigel qui s’installent sur des tuyaux existant et permettent de la même manière de les tenir hors gel.
- L’électricité
La deuxième condition pour nous était évidement d’avoir de l’électricité notamment pour travailler. L’option 100% autonome étant exclue à cette latitude et spécialement en hiver puisque les panneaux solaires n’ont pas un assez bon rendement (soleil très bas, peu d’heures d’ensoleillement et la neige qui recouvre les panneaux), il nous a fallu nous brancher à la fermette. Mais pas n’importe comment ! Le froid (toujours lui) nécessite d’avoir un équipement adapté. Le câble doit garder sa souplesse malgré le froid (il y a des câbles spéciaux pour ça) et la prise doit être adaptée et étanche. Comme en France avec les prises « camping » bleu, en Amérique il existe des prises spécifiques couplées à des câbles de grosse section permettant de faire passer, pour faire simple, « beaucoup » d’électricité. Oui parce que même si nous ne consommons pas beaucoup d’électricité, il peut y avoir des pics lorsque le réfrigérateur se met en route et que l’on met en marche le micro-ondes en même temps par exemple. Nous avons donc à notre arrivée installé une prise « camping » à l’extérieur de la fermette, branchée toute seule au tableau électrique sur un disjoncteur de 30A (c’est la norme la bas).
Rien de bien compliqué mais du bon sens, il ne faut pas oublier qu’un feu déclenché par un problème électrique est vite arrivé !
- Le tout-à-l’égout
Et bien c’est simple… nous n’en avions pas ! Nous avons donc trouvé une solution alternative toute simple pour les WC : les toilettes sèches.
Exit donc le toilette d’origine ! On déboulonne, on bouche l’évacuation et voilà le nouveau toilette est prêt à être posé. Pour deux raisons nous avons acheté un toilette tout fait. La première c’est que nous serons amené à avoir d’autres projets avec notre Airstream et que nous devrons donc réinstaller le WC d’origine. La deuxième va de pair, c’est que nous voulions une solution non invasive prête à poser.
Bon, on vous passe les détails, mais pour faire simple; après chaque utilisation nous mettions de la sciure de bois et une fois plein cela allait rejoindre le tas de fumier pas très loin. C’est l’avantage d’être à côté d’une fermette, nos besoins allaient donc avec ceux de nos amis les animaux (à la base nous sommes aussi des animaux ne l’oublions pas).
Mieux vaut prévenir que périr, heu… guérir pardon… Mais le premier terme peut être vrai ! On est jamais trop prudent avec le froid.
Il faut toujours prévoir un plan B, ne jamais se satisfaire d’une seule source de chauffage par exemple et avoir de bonnes couvertures et un chauffage d’appoint au cas où. On le répète, nous ne sommes jamais trop prudents…
Avoir des réserves de nourriture aussi, on l’a vécu plusieurs fois, les tempêtes peuvent durer parfois plusieurs jours et mieux vaut toujours avoir des denrées non périssables en réserve et de l’eau.
Savoir anticiper de façon générale est un réflexe à prendre, on pense au bois : toujours avoir une réserve à l’intérieur ou encore penser à couper l’eau lorsqu’on part un long moment. Tout est plus long et nécessite plus de préparation, il faut bien comprendre qu’une fois l’hiver arrivé, il devient impossible de faire certaines choses. Par exemple, il faut attendre un redoux pour faire une réparation à l’extérieur, on ne peut plus non plus bricoler facilement porte ouverte dans un espace réduit comme celui là.
Bref, on en revient à notre introduction : savoir anticiper ! Et pour ça, quand on ne connait pas un pays et la situation, il faut discuter avec les locaux, apprendre d’eux, de leur expérience et ne pas prendre leurs conseils à la légère.
La notion de rentrer en hibernation prend donc ici tout son sens. Se préparer à l’hiver, vivre l’hiver et sortir de l’hiver. Trois étapes, tel des ours, qui se répètent chaque année pour tout ceux qui vivrent dans des pays comme le Canada.
Si l’aventure vous tente, que ce soit le temps d’un weekend dans une cabane ou pour tout l’hiver dans une boite de conserve, nous vous conseillons donc de vous préparer au mieux et d’essayer d’anticiper l’imprévu. Ce qui peut paraitre assez difficile et antinomique.
Vivre dans une Airstream « fixe » l’hiver au Canada et vivre dans un van tout le temps en mouvement et en toutes saisons est totalement différent, on vous en parlera.
Le rythme n’était définitivement pas le même dans Miss Alu. Le temps semblait figé et l’on vivait littéralement en fonction de la météo, encore plus que dans Popo malgré le fait d’être statique.
Chaque degrés compte et influe sur notre façon de vivre. Froid, tempête, pluie verglaçante, vent, soleil… Il faut prévoir assez d’eau potable, de vivre, de bois, de propane, anticiper que les tuyaux peuvent geler…
Mais anticiper et savoir ne veulent pas dire que l’on ne peut pas se laisser surprendre !
Le froid et le gel surtout s’immiscent partout, plus d’eau ou au contraire fuite d’eau…
Finalement depuis 2015, ce que l’on retient le plus de notre style de vie, c’est qu’il faut en permanence s’adapter. Et même si par moment, ce n’est justement pas le moment, que c’est un peu fatiguant, que certains doivent penser que nous sommes fous, on aime bien les challenges ! Nos choix, notre vie…
Cet hiver a été toute une expérience et en y repensant nous ne savons pas ou plus si tout cela était bien réel ! Mais nous l’avons fait, ceux qui pensaient que nous étions fous le pensent encore, ceux que nous n’y arriverions pas disent qu’au fond ils croyaient en nous.
Surprenante, déstabilisante, chaque aventure est clairement différente.
Miss Alu se repose pour l’instant quelques temps (période non définie), bien au chaud dans un hangar de stockage au Québec. Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas fini, nous avons quelques projets pour elle !
Voilà donc pour le coté pratique et technique de la vie sur roues en hiver. Ces conseils sont bien sûr à adapter selon votre cas et/ou votre projet mais nous espérons qu’il vous seront utiles et vous permettront d’anticiper un peu plus certains aspects à prendre en compte en hiver où que ce soit, car qui peut le plus, peut le moins.
Bon vous verrez que cela ne nous a pas empêchés d’avoir notre lot de galères pendant ces quelques mois.
On vous laisse découvrir tout ça ici !
Quelle expérience incroyable ! De vrais aventuriers ! Bravo et merci pour cet article très détaillé. Je ne peux pas dire le nombre de choses que j’ai apprises, mais tout un tas ! Je n’ai que ce mot qui me revient : Incroyable !!
C’était vraiment dingue quand on y repense ! Un froid glacial mais que des bons souvenirs !